La régate des Pins Penchés 2023
Organisée par le Club nautique des Salettes (CNS) de Carqueiranne, la régate des Pins Penchés est une manche du CVAT. Initialement prévue le 2 octobre 2022, elle a été reportée au19 février 2023. Elle se court dans le golfe de Giens et ses abords. Le plan d’eau, qui est très joli, a ses secrets de « veines de vents » que nous découvrons au fil des régates. En effet, il y a une association de reliefs de « couloirs ». Une autre singularité des Pins Penchés (comme la régate des Fleurs) est le transit. Il nécessite une bonne heure aller et une autre au retour. Cela permet de se « chauffer » un peu. Mais à chaque fois on a une pensée envers les compétiteurs du CVAT de Carqueiranne, de Hyères et de Bandol qui font les convoyages pour toutes les autres régates de la rade de Toulon. Il faut se lever et appareiller tôt, sans oublier le timing serré pour se rendre à l’heure à la remise des prix !
39 bateaux ont pris le départ. Le président du CNS n’en revenait pas, surtout en cette période de vacances, d’où un très grand satisfecit affiché lors de son discours à la remise des prix. C’est une preuve supplémentaire que le CVAT plaît. Avec cette 6e manche, la moyenne de participation est de 41,5 bateaux par manche, un record aux 2/3 des manches courues. En effet, depuis le début de la saison 2022-2023, on remarque que des clubs comme la « Petite Mer », « Les Salettes » (Carqueiranne) et « La Marine » (CNMT) ont augmenté leurs participations de façon conséquente. Depuis une petite dizaine de saisons, l’ANSM se distinguait par sa représentation au Challenge qui allait de 30% à 45% des inscrits avec 14 bateaux en moyenne. Désormais, ces ratios baissent. Aux Pins Penchés, avec 7 bateaux l’ANSM constituait 17% de la flotte. En revanche nos amis du CNMT ont atteint les 30% et le CNS, qui « jouait à domicile », 29%.
Une période météorologique atypique
En préambule, avant de relater la météo des Pins Penchés, il faut bien intégrer que nous sommes encore dans une période météorologique atypique. Il n’y a pas eu de pluie significative sur une bonne partie de l’Europe de l'Ouest pendant 30 jours et cela en février ! Les 20°C ont été dépassés dans plusieurs grandes villes du sud de la France. Tout ceci car nous avions une « plume » anticyclonique en altitude, allant de l’Atlas au nord des îles Britanniques. C’est un copier–coller de la situation de l’été 2022. Les calculateurs, et les programmeurs qui les « biberonnent » phosphorent pour élaborer des prévisions car la situation est tout à fait inédite.
Les modèles voyaient cet anticyclone gonfler encore plus (ce fut le cas) et s’étendre encore plus sur l’Europe. Dans ce mouvement, les Alpes ont constitué un obstacle freinant localement le mouvement général. Il en a résulté une zone moins alimentée en air d’où une dépression relative à l’est des Alpes-Maritimes, et cela dans un champ de pression de 1026 hpa ! (peu commun !). Une différence de pression entre la vallée du Rhône et les Alpes-Maritimes engendre du vent, ça c’est logique, et plus précisément du mistral. Le jeudi avant la régate, un report commençait à être envisagé avec un vent moyen d’ouest à 20 nds donc rafales proches de 28 nds, et cela en plein anticyclone ! Au fil des heures, les prévisions donnaient cette veine de vent s’écartant du littoral de l’aire toulonnaise pour aller former un grand arc de cercle allant du delta du Rhône, cap Croisette, large du cap Sicié, Balagne jusqu'au golfe de Gênes. Cette configuration mettait la zone de régate en zone sans vent. Enfin, les mêmes modèles ont commencé à voir un petit retour d’est le dimanche après-midi (« retour de manivelle » assez bien connu).
On comprendra aisément qu’élaborer une prévision pour la régate sur une petite zone de quelques kilomètres et dans une pareille configuration est très compliqué. Une longue période de molle était à craindre avant l’arrivée du vent d’est. Heureusement ce ne fut pas le cas et la molle n’a duré qu’une petite heure, et le vent d’est a pu s’établir correctement.
La veine de vent qui était au large a engendré de la houle que l’on a ressenti toute la journée. Elle restera dans les souvenirs…
Le vent de nord-est modéré du transit aller était, quant à lui, un effet catabatique.
Pour conclure cette partie météo, la régate a pu avoir lieu, Eole a fait montre de timidité puis s’est affirmé, Neptune, quant à lui, a affiché une forme olympique !
Un parcours choisi pour minimiser la houle
L’IFREMER donnait une houle encore plus conséquente au sud des Fourmigues, donc le Comité n’a pas envoyé la flotte dans cette zone et encore moins vers le Ribaud. Il a choisi le parcours Almanarre–Sainte-Marguerite avec une petite boucle additionnelle - pour les classes L, R & D - devant Carqueiranne. La bouée qui marquait la limite ouest de cette boucle était notre fameuse bouée verte qu’on avait appelé « désir » à la dernière régate des Fleurs. En effet par manque de vent et avec du courant il a fallu beaucoup de persévérance pour arriver à la passer. A croire que notre bouée verte souhaite faire partie intégrante du Livre d’Or de « Régates à Carqueiranne » : pour cet épisode elle a choisi de se dégonfler, donnant quelques sueurs froides aux organisateurs !
Avec un vent d’est faible en première partie de régate, les choix tactiques se sont montrés toujours assez aléatoires dans le golfe de Giens pour aller en rade des Vignettes. Au retour, avec un vent plus établi, l’option de longer la côte de Garonne jusqu'à l’Almanarre s’est montrée plus avantageuse que le milieu de plan d’eau.
On retiendra que le paramètre le plus important à gérer lors de cette régate a surtout été la houle !
Le palmarès au sein des groupes
En classe D1, Procyon était le seul représentant de l’ANSM (sur 4 bateaux), cela ne l’a pas empêché de se montrer très véloce dans les tous petits airs ainsi que dans la petite brise. Il a même su aller se positionner dans les veines de vent, cela grâce à une observation particulièrement attentive du plan d’eau. C’est sans surprise qu’il termine premier « haut la main » devant son habituel rival et ami SagaÏ. Bravo à Procyon pour cette régularité sans pareil.
En classe D2, l’ANSM avait 3 bateaux engagés. Coup de chapeau à Pixie qui fait podium 3e, au contact des deux « locomotives » de la classe Askell et Capriccio II. Il a même fait jeu égal avec un JPK 10.10, plus rapide mais qui ne court pas dans sa catégorie. Souhaitons-lui de continuer sur cette lancée. Manatéa a fait un parcours dans le groupe de tête, mais ce vent si faible au début ne l’a pas aidé pour sauver son rating. Bravo à Manatéa car depuis de nombreuses saisons il fait montre d’une très grande assiduité aux régates de l’aire toulonnaise. Maupiti est en phase d’essais à bord, attribution des postes, manœuvres et réglages, donc son classement ne reflète pas son potentiel à venir.
En classe R3–R4, Jabadao était seul de l’ANSM versus 4 bateaux de la Marine et Tornada V des Mouissèques. Il monte sur la troisième marche du podium à 46 secondes de Shumba, un JPK 10.10. Ces deux bateaux on fait la course ensemble, toujours au contact et ça a été très agréable niveau compétition. Jabadao s’en est très bien tiré dans la descente au portant avec vent faible puis a eu une très bonne vélocité ensuite (il était au contact d’un JPK 10.10, bien plus rapide). Bravo à Jabadao !
En classe P2 ZouRS est très bien mené et c‘est en toute logique qu’il s’affiche leader de sa classe cette saison, pourtant la concurrence – de qualité - est bien là. Il a su tirer parti du bord de vent timide puis a fait une très bonne remonté au près. Joe Barre, valeur sûre et très régulier depuis de nombreuses saisons, a réalisé une belle seconde place car la première partie sans vent n’était pas son point fort.
Seabird était le seul représentant de l’ANSM en classe P1. Pour ses débuts, il affiche un potentiel prometteur car désormais familiarisé avec son tout nouveau spi acheté récemment d’occasion. Devant lui il avait le « Team Carqueiranne » qui connaît parfaitement le golfe de Giens. Il fait une très honorable 4e place, et fera probablement mieux au fil des régates en rade.
14 bateaux étaient inscrits dans le groupe des classes L, R1–R2. Ce score, pour le moins inédit, a sidéré le président du CNS. Les « L » sont des bateaux légers comme les J80 et les SB3 (surnommés « SB cube ») qui sont eux à coque ouverte. La Marine et Carqueiranne se partagent ce groupe d’où leur représentation – 8 CNS et 6 CNMT. Ils sont bien adaptés à des régates de plan d’eau abrité comme les rades et baies.
Le classement CVAT : Pour l’instant l’ANSM est en tête au Challenge et au Trophée des Podiums, mais son avance diminue comme peau de chagrin. Le CNMT affiche un grand dynamisme en L, R1–R2 mais aussi en classes R3–R4 et D2, ils ont de très bons équipages et nous rattrapent. Cela dit, nous avons un joker de taille qui est de pouvoir présenter 17 à 19 bateaux aux futures régates avec également des équipages chevronnés. Il faut donc saisir l’opportunité des 3 prochaines manches du Challenge pour inverser la tendance et conserver notre leadership !
Une remise des prix très conviviale (malgré des es-ski-chons ;)
Il y avait beaucoup de monde à la remise des prix des Pins Penchés, plus que d’habitude, en raison de la grande participation. Après la lecture du palmarès, un apéritif avec chips et cacahuètes était proposé. Mais où étaient donc les « esquichons » (grillades) accompagnés de frites indissociables d'une remise de prix à Carqueiranne ? Le président a présenté ses excuses : la régate des Pins Penchés devait avoir lieu le 2 octobre 2022, elle a été reportée le 19 février 2023 pour cause météo. Or nous sommes en pleine période de vacances scolaires et la brigade des maîtres rôtisseurs est traditionnellement aux sports d’hiver à cette époque de l’année.
Cela dit, la soirée a été excellente et très conviviale car l’ambiance était encore au rendez-vous. C’est un sacré « + » du CVAT. Certains équipages se connaissent depuis plus de vingt ans et quel que soit le club ce sont des amis avant tout qui partagent la même passion sur le même plan d’eau, d’où cette grande camaraderie. Cela s’entend aux applaudissements chaleureux du premier au dernier. Il y a aussi des régatiers d’un club qui vont parfois régater sur un bateau d’un autre club afin que ce dernier puisse participer !
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