Régate du Challenge Marine : record de participation
Le Challenge Marine, couru mi-septembre, marque la reprise du Challenge Voile de l’Aire Toulonnaise (CVAT) après le « break » de la période estivale. Autant dire que cette manche est très attendue. L’édition 2022 a pu se courir à la date prévue ! En effet celle de 2020 avait été reportée après quelques minutes de course car des trombes marines et des éclairs commençaient à être observés. Celle de 2021 a, elle aussi, été reportée en raison d’un Eole trop fougueux ! Pour cette édition 2022, Eole s’est montré en grande zénitude et le duo Zeus & Neptune en RTT !
Selon les conditions de vent (stabilité), nos amis de la Marine alternent entre parcours côtiers ou parcours banane. Pour cette édition, c’est un parcours côtier en Grande Rade qui a été retenu.
La participation : record battu !
Avec 49 bateaux classés, le Challenge Marine 2022 bat son record de participation. Cette édition se distingue car elle se rapproche des 2 grandes « classiques » du CVAT à savoir La Coupe de Noël et la Régate du Muguet qui rassemblent systématiquement plus de 50 bateaux. De plus, elle affiche une nette progression par rapport aux précédentes, comme le souligne le graphique (années non-Covid). Cela est un constat très réjouissant, il peut s’expliquer par une bonne météo mais surtout par une très grande mobilisation de l’ensemble des clubs du CVAT. Certes la Marine a bien motivé ses troupes et 13 bateaux se sont présentés sur la ligne, Carqueiranne est venu en force avec 9 équipages, mieux, les bateaux de la SRT et des Mouissèques commencent à revenir au Challenge ! C’est prometteur. En alignant 16 bateaux, l’ANSM a représenté quasiment un tiers de la flotte, encore une fois grand bravo à nos compétitrices et à nos compétiteurs.
La météo : attention aux molles
Le Modèle AROME HD prévoyait le samedi soir : "Vent moyen d’Est Nord-Est 5 nds avec une rotation à droite et 10 nds de vent moyen au final", mais une belle « molle » de deux heures était à craindre lors de cette rotation.
Fort heureusement la « molle » n’a été qu’une affaire de quelques minutes. Sur les bords Saint-Louis Sainte-Marguerite, l’option milieu de plan d’eau s’est montrée plus rentable que proche de la côte. Cela n’est pas évident à prévoir. Le meilleur moyen est l’observation. Il y a les fumées d’un ferry, les voiles des bateaux dans les zones concernées… Mais il y a un indicateur qui peut s’avérer parfois utile pour voir les zones de molles et les zones ayant un peu de vent : il s’agit de la webcam du mont Faron. Certes, quand on est derrière un ordinateur chez soi avec un grand écran c’est plus facile de voir les nuances qu’en plein jour et avec un smartphone ou tablette dans un cockpit. Il faut également faire attention à l’heure de rafraîchissement de la petite vidéo, les mises à jour ne sont pas forcément régulières. Cela dit, ça peut être bien utile.
Un parcours adapté aux conditions de vent
Le parcours N°2, Sainte-Marguerite – Coffre de Cépet a été retenu par le Comité. Il s’est montré bien adapté aux conditions de vent.
Dans les Instructions de Course, la représentation des parcours du Club Nautique de la Marine de Toulon diffère de celle employée habituellement par les autres clubs du CVAT et peut poser interrogations et doutes. Ne pas perdre de vue que c’est la description littérale qui fait foi, cela quel que soit le niveau de la compétition. Le dessin vient juste en support visuel. Dans notre cas, la description littérale s’est montrée plus intelligible que le dessin.
La régate : l'hétérogénéité ne simplifie pas les choses...
Une cinquantaine de voiliers allant du Laser SB3 (6,15 m coque ouverte) au First 45 (13,7 m) représente une formidable palette pour une régate en rade. Mais, après le départ des classes P il n’y a eu qu’un seul départ D1-D2-L-R 1 à 4 (plus 40 bateaux), par conséquent cette phase cruciale de course s’avère très délicate avec des bateaux de 6 m qui virent ou s’arrêtent sur place côtoyant des croiseurs qui ont plus d’inertie, sans oublier les zones de dévent occasionnées par les grandes mâtures.
De même, au classement, regrouper des L, R1, R2, R3, R4 (24 bateaux) manque de cohérence, un XP 38 n’a pas du tout le même programme ni le même cahier des charges qu’un Laser SB20 ou qu’un J80. Yves Maillard a expliqué qu’à 4 h de la clôture des inscriptions, les L, R1 et R2 n’étaient pas très nombreux, d’où regroupés avec les R3 et R4 et le groupe a été initié dans FREG (logiciel inscriptions / classement FFV). Un afflux d’inscriptions L-R1&2 a eu lieu en ligne un peu avant la clôture. Effacer un groupe et en recréer deux manuellement est chronophage, et cela en début de soirée. Le Comité a donc décidé de laisser ça tel quel. Il ne faut pas oublier que ce sont des bénévoles qui organisent nos régates.
Enfin, dans les résultats on voit de plus en plus d’ex-aequo. Le logiciel FREG ne reconnaît que les bateaux ayant un contrat Osiris et il place les autres « pour information » et parfois en ex-aequo. Par ailleurs, seuls les bateaux ayant un contrat OSIRIS sont remontés au classement national.
Palmarès au sein des groupes
Groupe D1 : Une simple charade va permettre de trouver aisément le nom du 1er. « Mon premier n’est pas amateur » ; « Mon deuxième est sous le do », « Mon troisième est indéfini » et « Mon tout est une étoile habituée des podiums » ! Toujours mené de main de maître, Procyon a devancé son rival et ami Sagaï. Reset, de Hyères, complète le podium. Il a beaucoup progressé au fil de la saison. Siloé 3, habitué des places d’honneur, fait 4e. L’équipage sait très bien le faire marcher, un passage un peu prolongé dans une mole peut expliquer le classement. Le paradoxe : Siloé 3 réalise fréquemment des perfs’, mais pas pendant les régates CVAT ! Souhaitons-lui que cette tendance se termine.
Groupe D2 : A l’image des autres groupes Osiris, le haut niveau est au rendez-vous dans le groupe D2 et la compétition a été très intéressante. Askell, de Carqueiranne, monte sur la plus haute marche du podium après une course très bien menée, comme à son habitude. C’est un grand plaisir de retrouver Nicolas Forestier (des Mouissèques) et son sourire légendaire aux régates du CVAT. Il réalise une très belle 2e place. Hôtel des Mèdes complète le podium.
Pixie, avec une belle 4e place, a le potentiel pour accéder aux futurs podiums et les entraînements du samedi vont renforcer son niveau. Il va être très intéressant de suivre sa progression. Manatéa a très bien marché avec ce vent timide qui n’était pas du tout à son avantage. Ajoutons à cela un rating surévalué qui le pénalise. Il fait donc une très belle 5e place. Nouv’Elan fait un classement honorable. Les entrainements du samedi et un équipage régulier lui permettront de progresser car il a aussi du potentiel. Maupiti et Talby III sont fortement pénalisés par leurs ratings (surévalués eux aussi), ils ont fait de très belles courses en temps réel et se sont amusés, c’est l’essentiel. En revanche, le temps compensé ne reflète pas la qualité de leurs courses.
Groupe R3/R4 : 4 JPK 10.10 se sont présentés sur la ligne de départ, du jamais vu ! 2 du CNMT et 2 de l’ANSM se sont faits grand plaisir en courant entre « sisterships ». Souhaitons que ce noyau attire d’autres JPK 10.10. Par ailleurs, et tout aussi positif, 9 R3/R4 ont couru. Il y a 6 ans ce groupe s’étiolait, réunir 5 bateaux pour constituer un groupe n’était pas gagné d’avance. Désormais il semble retrouver sa dynamique légendaire.
X-Bie de Bandol, un XP 33 CROIS (EXP), termine 1er. Rostanbar 2 - Ville de Saint-Mandrier fait 2e devant son concurrent de longue date Raging Bee. Daloa fait une très belle 4e place au milieu de ces bateaux « dernier cri », mât carbone…. Il s’affiche toujours comme une valeur sûre car très bien mené. Après quelques mois d’absence, liés à une rupture de stock de pièces détachées pour son nouveau mât, Ar Wech’ All peut de nouveau courir. Son équipage, nouvellement constitué, n’a pas encore pris ses marques, une fois OK il affichera un très bon potentiel. Malgré ses 34 ans, Jabadao est toujours dans la course. Un changement progressif de sa garde-robe et un entrainement régulier lui permettent de rester au contact et surtout de se faire plaisir. Shumba, le JPK 10.10 qui a récemment rejoint la flotte du CNMT faisait ses premiers bords en régate. Après une phase d’apprentissage il fera certainement des bons classements.
Les Classes P : P comme « Prometteuses », devraient nous réserver de très bonnes surprises pour cette saison CVAT (et après très probablement).
En P2, Elles d’Anges monte sur la plus haute marche du podium devant ZouRS. Elles d’Anges a fait sa première régate le 31 juillet 2021 et depuis devient familier des podiums. Ce bateau carrément inscrit dans le registre croisière confortable avec un cockpit « Salon de Pont », se montre également très véloce, de plus il est très bien mené => Bravo !
ZouRS a fait une très bonne première partie de course mais s’est retrouvé quelques minutes dans une zone « sans vent ». Lui aussi est très bien mené. Imagine, le Bavaria 41 de Daniel Faure (nouveau président de la SRT) s’est lancé il y a peu de temps dans l’aventure P2 et comme Elles d’Anges, y a pris goût. Il se montre régulier et complète le podium. Joe Barre fait 4e, c’est très honorable car le vent léger n’est pas toujours à son avantage. Imagine (encore un !) le Dufour Classique 32 de Carqueiranne faisait sa première régate, il termine 5e, souhaitons qu’il y prenne goût lui aussi, ça continuerait à étoffer la flotte. Astérix ne courait pas, Joël son skipper (et accordéoniste) était pavillonnier sur le bateau Comité, normal pour un timonier ancien chef de sémaphore.
En P1, on peut associer P à « Prometteur » mais aussi à « Potentiel ».
C’est avec grand plaisir que l’on retrouve Freemousse sur les lignes de départ. Les nouveaux horaires de travail de sa skippeuse lui permettent de venir de Lyon pour un week-end. Freemousse a de suite renoué avec le podium en montant sur la première marche. Ce bateau est très bien mené et sa volonté de bien marcher est avérée. Sterenn fait 2e pour sa première régate du CVAT, c’est très prometteur car il sera très probablement régulier et assidu. Sterenn est un Ecume de Mer 75, bateau mythique à la pureté des lignes rarement égalée. C’est un des plus jolis « coups de crayons » de Jean-Marie Finot, son architecte.
Concernant le potentiel dans cette classe, il est réel pour l’ANSM. Maxscott et Seawolf V font très souvent des « cartons » quand ils régatent. Nouveau venu, Tulabelle, un First 32 GTE, comme Galice 3, (mais avec hélice fixe), est un bateau à haut potentiel de vitesse et bien mené, il fera des bons classements. Tarvik, un Folkboat très bien skippé a une carène qui date bientôt d’un siècle, mais il s’affiche très véloce dans de nombreuses conditions de vent. Il fera, lui aussi, de très bons classements. Le Folkboat est un bateau légendaire, aux formes pures, qui a fait rêver un grand nombre de skippers au Salon nautique de Paris au CNIT de la Défense (années 60 et tout début 70). Sa coque en bois verni à clins faisait l’admiration des visiteurs, il y avait toujours foule autour du bateau exposé. Il possédait un avantage sur le requin et le dragon car rapide lui aussi mais plus « habitable » pour sa taille. Sa version polyester garde les mêmes sensations nautiques sans avoir les longues heures d’entretien d’un bateau en bois. Tarvik est en polyester.
En résumé, avec les classes P1 et P2, l’ANSM a la chance d’avoir des bateaux et des équipages compétitifs. Ce qui peut grandement aider pour le Trophée des podiums.
La remise des prix : un moment de retrouvailles très apprécié
Le Club House et les extérieurs du CNMT sont « so quite » et permettent de faire des remises des prix sympas. Ce fut le cas, comme d’habitude, et les équipages étaient heureux de se retrouver après le « break » estival. Le buffet était sympa également et s’est montré apprécié. Merci aux bénévoles qui nous ont permis de passer de très bons moments à la remise des prix et sur l’eau. Enfin, encore bravo aux compétitrices et compétiteurs de l’ANSM de venir systématiquement en nombre. C’est un grand signe de reconnaissance envers les organisateurs et c’est très apprécié.
Pour conclure
Avec 49 bateaux, le Challenge Marine s’est montré comme « une reprise en fanfare » du CVAT. Cela démontre que cette philosophie de régates séduit de plus en plus. L’ANSM s’est encore distinguée par ses résultats et par sa large participation. L’arrivée de nouveaux bateaux et équipages renforce notre potentiel. Cette dynamique, associée aux nouveaux entrainements du samedi, est de très bon augure pour l’avenir.
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