Coupe de la SNPM 2022 : 46 bateaux au départ

La coupe de la SNPM est très souvent un moment fort sympathique. Même s’il y a du vent, les températures restent très agréables tout comme celles des embruns, et l'équipe organisatrice se met en quatre pour nous accueillir au mieux.

Comme l’année dernière, la coupe de la SNPM s’est déroulée avec une « bonne brise » d’est (terme météo – échelle Beaufort) ce qui a permis de retrouver les bonnes sensations des surfs au portant mais aussi des bords de près parfois éprouvants pour les bateaux de moins de 8 m.

Très encourageante a été la participation avec 46 bateaux au départ. A l’image du Challenge Marine, cela est bien au-dessus de la moyenne de la saison précédente qui était de 39 bateaux par manche (37 avant le COVID). Le CVAT semble répondre aux attentes de certains plaisanciers et régatiers en leur proposant un dimanche se montrant agréable, sportif et très convivial. Une fois de plus l’ANSM s’est distinguée par sa participation avec 30 % de la flotte => Bravo ! Les autres clubs de la rade, mais également d’Hyères ou de Bandol affichent une participation en progression. Cette dynamique est très positive pour l’image du CVAT en comparaison des autres bassins de compétitions.

La météo : plus ventée que prévu

Le flux d’est était vu par les modèles depuis plusieurs jours. Cela avec une force allant de 3 puis 4 dans la journée. En fait, il y a eu « une force de plus ». Pour essayer de comprendre ce différentiel et pour que cela serve de retour d’expérience, une petite analyse peut s’avérer utile.

Le samedi un flux d’ouest F4-5 était établi et bien cerné par les modèles, l’est du dimanche également et la transition se traduisait par une belle molle de plusieurs heures allant du milieu de la nuit à l’aube. Vers 6 h du matin, au réveil, les feuilles bougeaient assez vivement dans les arbres alors que ça devait être le calme plat ! Cela doit interpeler et inciter à aller voir ce qu’il en est du côté du vent. Par chance, nous avons à proximité le sémaphore de Cépet qui en plus propose un enregistrement.

On voit sur le schéma ci-dessus que la molle a été éphémère, vers 22h30 le samedi, et que l’est s’est établi plus rapidement que prévu. Autrement dit « ça poussait derrière » ! Ce mismatching, associé à un flux rapidement établi 10 puis 15 nds était un signe indien pour « cette force de plus ». En revanche, au regard de la situation isobarique et de l’image satellite il n’y avait pas à craindre un grand frais ou coup de vent, donc rassurant.

Pour conclure, cela prouve une fois de plus que l’observation des paramètres météo est primordiale et qu’un mismatching par rapport aux prévisions doit attirer l’attention.

Un parcours côtier direction Carqueiranne

La SNPM était connue pour ses parcours côtiers en rade car elle possède, en majorité, une flotte de bateaux n’excédant pas les 7,50 m. Les parcours n’étaient pas longs. Cela a évolué, sa flotte reste identique, mais les parcours s’agrandissent. L’année dernière il allait aux Sablettes via la bouée de Sainte-Marguerite, avec une bonne brise également. Cette année, c’était direction Carqueiranne. Avec ce vent assez soutenu, le bord de près, surtout passé cap Garonne, a dû être éprouvant pour les SB 20, l’Edel 5 de 5,50 m, le Start 6 m, le Flirt de 6 m. Pour le doyen, le Folkboat de 7,60 m, dessiné il y a presque un siècle et dont la position au rappel n’est pas ergonomique, cela a dû être physique, surtout sur un si long bord ! En revanche, pour les plus grandes unités, bien raides à la toile, c’était très plaisant.

Comme prévu dans le règlement CVAT, les classes P font un parcours réduit d’environ 30 % ce qui les a fait arriver à la fin de la première boucle.

Avec ce flux assez puissant, les options tactiques pour profiter de l’effet de pointe au cap Garonne ont été plus lissées par rapport à des conditions plus modérées. Donc la précision dans les manœuvres (empannages, virements) a été plus prépondérante que le positionnement cette fois-ci.

Palmarès au sein des groupes

En R3/R4 : « Le tiercé » pour l’ANSM => Ar Wech’ All 1er, Daloa 2e et Jabadao 3e. Après un très bon départ Ar Wech’ All (voir photo) a mené la flotte en réalisant un excellent compromis cap/vitesse au près, puis s’est montré très véloce au portant avec son spi toujours réglé à la perfection. Ça fait plaisir de revoir Ar Wech’ All car un problème d’acheminement de pièces détachées pour son nouveau mât l’avait privé de courir une bonne partie de la fin de saison 2020–2022.

Daloa, toujours aussi régulier, a fait un très bon parcours avec de bonnes manœuvres à la clé, sa régularité est également à souligner. Il manquait un « n°2 » sur Jabadao et dans la brise c’est très pénalisant sur un Sélection notamment pour les empannages ; nonobstant le poids au rappel, car ce bateau du début des années 80 avait été volontairement peu lesté afin de favoriser le gain de poids et donc le planning, le rappel humain est, par conséquent, un paramètre prépondérant. Jabadao fait donc une très belle 3e place dans cette manche de brise.

C’est avec grand plaisir que l’on a vu Louhoum participer pour l’ANSM à la coupe de la SNPM. Louhoum est un Kaidoz 31 biquille. Ce bateau très typé est dessiné par un architecte naval talentueux, Jacques Fauroux - qui a conçu entre autre le Dufour 334 Trophy (cf. Daloa), le Neptune 625 mais aussi des croiseurs comme le Sun Odyssey 32.2 et 34.2 (Walhalla, African Queen….). Louhoum a abandonné. Il sera intéressant de le suivre lors des prochaines régates. Son équipage est en famille avec un de nos skippers.

Le groupe de la classe D2 voit des valeurs montantes de l’ANSM. Nouv’Elan et Pixie, respectivement 3e et 4e progressent, c’est bon signe pour l’avenir. Maupiti a fait une très belle course mais il a un rating très pénalisant. Son ancien propriétaire n’avait absolument pas optimisé sa garde-robe pour la jauge. Une nouvelle articulation de voiles, mieux adaptée pour la jauge va lui permettre d’être moins pénalisé et de s’amuser davantage en temps compensé, il a son nouveau certificat. Manatéa, valeurs sûre et très assidu a fait une très belle course et son classement est plus qu’honorable tout comme Talby III. Ils ont un handicap surévalué et leurs classements en temps compensé ne reflètent pas la qualité de leurs navigations en régate.

Dans le groupe D1, Procyon a été remarquable. Réglé à la perfection, manœuvres millimétrées, marquage efficace, il a toujours été « au contact » dans le groupe de tête. Non seulement il termine 1er de son groupe mais aussi il gagne le scratch, c’est-à-dire qu’il a réalisé le meilleur temps compensé des 35 bateaux qui ont pris le 2e départ. Très grand bravo à notre étoile qui ne cesse pas de briller. Son fidèle concurrent (et ami) Sagaï, également très bien mené, termine 2 min derrière lui. Ce n’était pas « un jour avec » pour Siloé 3 avec 2 voiles d’avant déchirées, a priori par une pièce contendante dans la mâture. Malgré cela, il termine 6e, c’est très louable.

En classe P2, ZouRS et Joe Barre sont en pleine forme. Ils ont été très bien menés et leurs vitesses étaient très bonnes dans la brise au près comme au portant. ZouRS prend l’avantage sur Joe Barre avec 1 minute 17 secondes d’avance en temps compensé sur 12,5 nautiques ! Il y a eu une réelle compétition. Bravo à eux deux car ils montent sur les deux premières marches du podium. Nos autres P2 n’ont pas pu courir cette manche du CVAT, quand ils seront de retour, la compétition sera encore plus passionnante car le bon niveau est là.

En classe P1, pour une première en équipage au CVAT et dans la brise, Tarvik a fait fort en décrochant une seconde place avec sa carène légendaire de presque un siècle. Après 12,5 nautiques, il arrive 3 minutes 12 secondes derrière Petit Loup de la famille Robin, habituée aux podiums depuis plusieurs générations. C’est une preuve qu’il a été parfaitement mené. Tarvik est à l’aise dans toutes les conditions de vent, c’est une réelle valeur sûre au sein de notre groupe P1. Sans une avarie de safran, Freemousse allait aussi vers une place sur le podium. Son équipage affiche la volonté de faire des podiums. Souhaitons-lui de pouvoir réparer son safran au plus vite. Nous avons la chance d’avoir d’autres pépites en classe P1 et quand ils régateront, l’ANSM fera un tabac dans cette classe, pourquoi pas en guise de cadeau de Noël !

Entraînement la veille de compétition : la clé de la réussite ?

Des entraînements sont désormais proposés par l’ANSM, un pour les classes P et un autre pour les classes D et R. La veille de la coupe de la SNPM, un entraînement D et R a eu lieu et dans des conditions de vent similaires. Cela a permis de reprendre ses marques et automatismes dans la brise et s’est avéré très bénéfique. Pour la synchronisation entre postes, l’équipage qui s’entraine est celui qui court le lendemain, c’est efficace.

Il existe également des formations et entraînements classe P. Grâce à cela les équipages font les régates avec plus d’aisance.

Les informations relatives à la programmation et au déroulement de ces entraînements sont diffusées sur le WhatsApp ANSM Régates Discussions. Pour s’inscrire à ce WhatsApp, en faire la demande à jean-christophe.gillion@wanadoo.fr

Une remise des prix bien dotée

La SNPM maîtrise l'organisation d'épreuves type CVAT et propose toujours des parcours très agréables. La remise des prix et le buffet sont forts sympathiques car à l'extérieur sous un grand barnum. Il fait doux et ça ne résonne pas trop. La remise des prix a été particulièrement bien dotée car il y a eu une quinzaine de lots tirés au sort, presque un bateau sur trois est reparti avec un lot, bravo ! Comme chaque année, Port Pin Rolland dote la coupe de la Petite Mer et offre une mise à terre, c’est Daloa, au tirage au sort, qui l’a gagné. Le buffet, quant à lui, était de qualité comme d'habitude.

Bravo aux compétitrices et aux compétiteurs de l’ANSM de venir en nombre aux remises des prix et faire honneur aux buffets. Avec l’expérience du Muguet, on le sait, cela nécessite beaucoup d’investissement de la part de nombreux bénévoles. Avoir du monde et voir des sourires constituent une grande satisfaction. Tous les clubs du CVAT apprécient grandement cette dynamique de l’ANSM car quel que soit le classement nos régatiers se déplacent et contribuent à la très bonne ambiance de l’événement.

Cette coupe de la SNPM a été une première pour Alain Broussais qui, très gentiment, s’est proposé comme comité de course pour soulager l’agenda très chargé d’Yves Maillard. Grand merci à lui et bravo car il a très bien tenu son rôle de comité, ce qui n’est pas une tâche évidente, loin de là ! Alain est aussi un régatier confirmé avec un très bon palmarès, il a gagné récemment le Challenge Marine sur X Bie en classe R3-R4, il a couru La Mandréenne sur le même bateau.

Pour conclure

Bien ventée, l’édition 2022 de la coupe de la SNPM a permis aux bateaux de libérer leurs chevaux dans des conditions de températures très (trop) clémentes. L’organisation a été sympa et les convivialités toujours aussi chaleureuses. La coupe de la SNPM nous a permis de passer un dimanche très agréable.

L’ANSM a réalisé de très bons résultats et elle a fait nombre sur l’eau comme à terre. Les entraînements mis en place récemment contribuent à améliorer nos résultats.

Enfin, élément très positif, depuis la reprise de la saison, la participation aux régates du CVAT a augmenté de 21% ! La philosophie CVAT : sérieux et fairplay sur l’eau et large place aux convivialités en soirée semblent plaire de plus en plus. Bravo à son fondateur, Yves Maillard.

Commençons dès à présent à préparer nos déguisements pour l’incontournable Coupe de Noël du 11 décembre ! (Sans oublier la très sympathique coupe de la Ville de La Seyne – non CVAT - le 13 novembre).